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FCO

Données au 18.11.2024






La FCO est une maladie virale infectieuse, non contagieuse, la FCO ne peut pas se transmettre à l'Homme. Il n'y a donc aucun risque quant à la santé publique, à transmission vectorielle (arbovirose) des ruminants domestiques. Plusieurs cas cliniques de Fièvre catarrhale ovine-sérotype 8 (FCO – 8) sont apparus chez des bovins et des ovins depuis début aout 2023 dans le sud du Massif central. Initialement localisées à quelques communes, la maladie s’est propagée en quelques semaines. De nouveaux foyers bovins et ovins continuent d’apparaitre dans la zone. Les animaux présentent de l’hyperthermie, des difficultés de locomotion, des croûtes sur le mufle, des ulcérations dans la bouche, du jetage ou encore une langue bleue (ovin). De nombreux animaux peuvent être malades (jusqu’à un tiers du troupeau en ovin et 10 % en bovin). De la mortalité chez les ovins et les bovins est également présente y compris chez des adultes. La FCO – 8 est une maladie vectorielle transmise par les moucherons (Culicoïdes). 2 Les Culicoïdes sont des petits moucherons (1-3 mm) dont seules les femelles se nourrissent de sang (hématophages). Ils sont plus petits que les moustiques. On trouve des culicoïdes sur la quasi totalité de l’Europe et jusqu’à des altitudes importantes. On compte environ une centaine d’espèces en Europe de l’Ouest. Ils peuvent attaquer des mammifères (y compris l’homme), des oiseaux ou des reptiles. Les culicoïdes peuvent transmettre des agents pathogènes aux ruminants domestiques et sauvages (virus de la fièvre catarrhale ovine, virus de la maladie hémorragique épizootique, virus de Schmallenberg, virus d'Akabane).




En l’absence de programme de lutte en France continentale, elle circule librement depuis sa réémergence en France en 2015 (maladie enzootique) induisant de rares cas cliniques chez les ovins ou bovins. L’Agence de sécurité sanitaire (Anses) vient de séquencer le génome de la souche FCO-8. Les résultats montrent qu’il s’agit d’une nouvelle souche de sérotype 8 différente de celle qui a circulé en Europe entre 2006 et 2009 et depuis sa réémergence en 2015. L'origine de cette nouvelle souche de FCO-8 reste indéterminée. L’impact clinique serait donc lié à cette nouvelle souche. Sa diffusion pourrait être similaire à ce qui avait été observé lors des épisodes cliniques précédents (ex : émergence en 2007). Il est très probable que la vaccination actuellement disponible contre le BTV 8 soit efficace contre cette nouvelle souche. Des études sont en cours pour le confirmer.


Deux sérotypes du virus de la fièvre catarrhale ovine sont présents : le BTV8 et le BTV4 depuis novembre 2017. Cependant, un nouveau sérotype a été introduit en fin d’année 2023 dans le nord de l’Union européenne. Une épizootie de fièvre catarrhale ovine de sérotype 3 (BTV3) a débuté aux Pays-Bas autour d’Amsterdam en 2023. Ce sérotype n’était auparavant pas présent sur le territoire européen. Les premiers foyers belges ont été signalés en septembre de la même année et les premiers foyers allemands, en octobre.

Fin juillet 2024, des foyers sont signalés par les autorités belges à proximité de la frontière française.


Un premier foyer de fièvre catarrhale ovine de sérotype 3 a été confirmé en France le 5 août dans le département du Nord.


Au 22 août, 190 foyers étaient recensés, répartis dans les départements suivants : Aisne, Ardennes, Haute Marne, Marne, Meurthe et Moselle, Meuse, Moselle, Nord, Oise, Pas-de-Calais.


Une campagne de vaccination volontaire ciblée a été lancée le lundi 12 août pour une mise en œuvre jusqu’au 31 décembre 2024. 6 400 000 doses de vaccins (dont 1,1 million de doses pour les ovins et 5,3 millions de doses pour les bovins) sont gratuitement fournies par l’État aux éleveurs. La zone de vaccination volontaire comporte les régions suivantes : Hauts-de-France, Normandie, Ile-de-France, Grand-Est, Centre-Val de Loire, Bourgogne-Franche-Comté.



Les espèces sensibles à la FCO sont les ruminants, principalement les ovins et les bovins, mais également les caprins, les camélidés ainsi que l’ensemble des ruminants sauvages.

Chaque souche de virus a sa propre virulence, qui peut différer d’une espèce animale à l’autre.


La transmission peut se faire sur un déplacement naturel des vecteurs (des culicoïdes peuvent être poussés par le vent sur des distances atteignant 100km.



Signes cliniques de FCO

Ovins (une association de ces signes cliniques) :

➢ Œdème de la face/mufle/inter-mandibulaire

➢ Conjonctivite/Larmoiement/Jetage nasal

➢ Erosions/ulcères/croûtes sur le mufle

➢ Œdème /cyanose de la langue

➢ Hyper-salivation

➢ Œdème et/ou congestion des bourrelets coronaires associés à une boiterie

➢ Raideur des membres

➢ Erosions /ulcères /croûtes /pétéchies au niveau de la mamelle

➢ Perte de laine



Les moyens de lutte applicables en France contre les Culicoïdes ?

-Avoir une bonne gestion des effluents, des litières et des zones de stockage de matière organique aux plus près des animaux permettrait de limiter les habitats favorables à la ponte et au développement des Culicoïdes immatures et de contribuer à la réduction de l’abondance des populations adultes ;

-Confinement, autant que possible, pour les animaux malades ou virémiques : en intérieur, avec moustiquaires à mailles très fines, au mieux toute la journée ou a minima pendant la période d’activité des Culicoïdes (avant le coucher et jusqu’après le lever du soleil).

-Rentrer le troupeau dans des bâtiments relativement fermés ou avec les ouvertures protégées par des moustiquaires à mailles très fines pendant la période d'activité.

-Désinsectisation collective

La désinsectisation des véhicules de transport avant et après le chargement des animaux lors des sorties de zones atteintes de FCO ou MHE ou pour les déplacements sur de moyennes/longues distance devrait avoir un effet protecteur. Il conviendrait d’avoir des études scientifiques visant à quantifier l’impact de la désinsectisation.

Par ailleurs, il convient de ne pas appliquer les mesures suivantes :

Les pulvérisations d’insecticides dans l’environnement ou à proximité des élevages qui ne réduisent pas les abondances d’adultes.

Le traitement insecticide général des bâtiments dont l’efficacité n’a pas été prouvée.

Désinsectisation individuelle des animaux

Les antiparasitaires externes à base de pyréthrinoïdes ou d’organochlorés peuvent être utilisés hors AMM après prescription vétérinaire. Il faut les utiliser au dosage prévu par l’AMM mais il est considéré que leur action réduit les taux d’attaque des Culicoïdes sans les empêcher complètement.

Sur ovin, la rémanence est d’environ 7 à 10 jours avec un maximum d’action autour du 4ème jour.

Les huiles essentielles n’ont aucune efficacité prouvée.

Il est observé un problème de diffusion des formulations appliquées sur la ligne dorsale, qui ne protègent pas complétement les parties déclives des animaux.

La désinsectisation a une utilité ponctuelle (mouvement d’animaux ou protection juste avant un prélèvement pour réaliser une analyse de laboratoire, moyens de transport). Cependant, ils ne sont pas efficaces comme moyen de lutte collectif car ils ne peuvent pas être utilisés de façon continue et régulière.




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