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L'intoxication chez nos camélidés

Partage sur l’intoxication chez les camélidés, chaque espèce a un métabolisme et un système digestif différents.


Les intoxications sur les petits camélidés ne sont pas courantes, mais peuvent être à l’origine de pertes importantes, il ne faut pas l’oublier, surtout en période de sécheresse. Il est donc important d’entretenir les prairies en coupant les plantes non ingérées. Les animaux ont tendance à manger n’importe quoi quand l’herbe vient à manquer.


Pour les alpagas, les intoxications les plus rencontrées sont :


-Par les plantes : if (toutes parties), laurier rose (toutes parties), thuyas (toutes parties) mortel ou dégâts aux reins et au foie, séneçons, rhododendrons (toutes parties), datura, renoncules rampantes (toutes parties), colchiques (toutes parties), narcisses (oignons), muguet (toutes parties), digitales (oignons), pomme de terre (toutes parties), tomate (toutes parties sauf fruits mûrs)….. On compte plus de 240 plantes impliquées dans des intoxications chez les ruminants.


Si, vous voyez un alpaga manger de l’if, la seule chose à faire est de l’opérer en extrême urgence pour ôter les feuilles qui se trouvent dans le (C1), premier estomac, sinon la mortalité est assurée.


Les séneçons sont hautement toxiques : pour les bovins, les caprins, les porcins et les camélidés, mais aussi pour les chiens, les chats, les petits mammifères comme les oiseaux. Les toxines alcaloïdes qu’elle contient sont présentes dans toute la plante, le séneçon est appétant une fois séché « foin «, les camélidés ne le distingue plus et le mange volontiers. C’est une plante que l’on trouve généralement près des routes, dans les jachères, les talus et les espaces peu entretenus.


Le colchique est entièrement toxique pour nos camélidés, elle annonce la fin de l’été. Selon la dose ingérée, les symptômes peuvent aller de l’intolérance digestive à la défaillance cardiaque. Le principal alcaloïde présent dans la plante est la colchicine.

 

-Intoxication par les médicaments destinés aux humains, mais aussi aux animaux. Surdosage thérapeutique.


-Intoxication par les polluants : polluants industriels, hydrocarbures, caustiques, détergents, métaux, engrais…

Les ruminants s’intoxiquent avec des pesticides le plus souvent de façon accidentelle ou alors de façon volontaire et, dans ce cas, on parle de malveillance.

Les principaux polluants rencontrés dans les intoxications chez les alpagas sont les métaux : Plomb et cuivre généralement. La pâture dans les vignobles est fortement déconseillée.

 

Symptômes :


Vous pourrez être confronté à une forme foudroyante, l’animal est tué en quelques heures.


Une forme aiguë qui apparaitra le lendemain ou le surlendemain de l’ingestion. Un traitement doit être mis en place immédiatement et efficacement pour sauver votre animal.


Une forme chronique qui traine durant plusieurs jours. Vos recherches permettront peut-être d'identifier le problème.


Signes digestifs : bave ou hyper salivation, douleurs abdominales, diarrhée soit l’inverse constipation par la toxicité des glands due à la présence de tanins. Les glands sont toxiques uniquement à fortes doses. En métropole, les espèces les plus dangereuses sont les chênes rouvres ou sessiles, les chênes pédoncules et une variété importée les chênes rouges d’Amériques.

Le protocole est un traitement d’acidose : produits pour relancer la rumination et si besoin perfusions de bicarbonate.


Signes musculaires et neurologiques : abattement, faiblesse musculaire, difficultés respiratoires, tremblements, paralysie, convulsions.


-Par les aliments : altérés, ne convenant pas aux animaux.

Suivant le poison absorbé, vous pourrez avoir des troubles de la reproduction (stérilités par phyto-estrogènes). Un fourrage moisi peut être la cause d’un avortement.


En règle générale, votre vétérinaire essayera de faciliter l’élimination du poison. Le traitement dépendra des symptômes et de vos observations.


Il est difficile de suspecter un empoisonnement par plante toxique lors d’une autopsie. A moins, d’avoir vu l’animal ingurgiter la plante ou d’en retrouver des morceaux dans les estomacs.


Conclusion : la dose fait le poison. Chaque instant compte dans ces situations. Une action rapide peut grandement améliorer la santé et le rétablissement de vos animaux.


En matière d’intoxication animale, le Centre National d’informations Toxicologiques Vétérinaires (C.N.I.T.V) basé à Lyon recense tous les appels nationaux.

En cas d’urgence contact : 0478871040 7j/7 de 8h30 à minuit.


Texte : Catherine Bochaton

 

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