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Lutte contre les mouches

Dernière mise à jour : 27 mars

Lès que les températures montent, les mouches se développent rapidement dans les bâtiments d’élevage et autour des animaux. Au-delà de l’inconfort pour les animaux et les éleveurs, ces insectes peuvent également être vecteurs de maladies aux impacts non négligeables sur la santé, le bien-être et la production.

Les alpagas sont tourmentés par les mêmes types de mouches qui affligent le bétail domestique. Les méthodes de lutte contre les mouches employées dans les élevages de ruminants et de chevaux s'appliquent également aux alpagas.


Cet article discute les insectes nuisibles aux animaux et à leur environnement, à différencier des myiases (parasites externes) qui ne sont pas traités ici.



LE CYCLE DE LA MOUCHE


Bien connaitre le cycle biologique des mouches permet de mieux cibler les moments clés où intervenir pour limiter leur prolifération. La lutte contre les mouches passe principalement par la destruction des larves et des pupes. Cibler l’action uniquement sur les mouches adultes n’est pas suffisant pour réduire durablement la quantité de ces nuisibles sur l’élevage.





LES DIFFÉRENTES ESPÈCES


Il existe 2 types de mouches en élevage: les mouches piqueuses et les mouches lécheuses.


Mouches piqueuses


Taon des bovins
Taon des Sudètes
Mouche des cornes
Taon des Bromes












Cette famille de mouches se nourrit exclusivement de sang et peut aussi, transmettre de nombreux agents infectieux et parasitaires : charbon bactéridien, pasteurelles, staphylocoques, streptocoques, leucose, …

Seules les taons femelles sont piqueuses, avec une douleur très vive. La piqûre des mouches des cornes et mouches des étables est aussi douleoreuse.



Mouches suceuses


Mouche domestique
Mouche d'automne












Ces espèces de mouches se nourrissent de débris de peau, d’exsudats du nez, des yeux et des plaies et de sécrétions lactées et vaginales. Elles peuvent disséminer les germes de nombreuses maladies entre animaux et d’un élevage à l’autre, parmi la kératoconjonctivite infectieuse : maladie bactérienne dont les symptômes sont une congestion des vaisseaux de l’oeil, des larmoiements et un blanchiment de la cornée. A défaut de traitement antibiotique et anti-inflammatoire rapide, il y a apparition d’ulcères de la cornée et d’abcès oculaires.


LES MOUCHES SE MULTIPLIENT DE FACON EXTREMEMENT INTENSE


Une femelle est capable de pondre 1000 oeufs par jour. En 1 à 2 semaines, ces oeufs sont devenus à leur tour des adultes. Ainsi, une seule mouche adulte au 1er mars aura généré 250 millions d’autres mouches au 1er juillet.!





DIMINUER LA PRESENCE DE MOUCHE


L’objectif est de diminuer la présence de mouche dans, et/ou autour d’un élevage et en limiter la prolifération et la diffusion. Trois objectifs complémentaires :

- diminuer les lieux de vie des mouches, et surtout les lieux de ponte (hygiène et environnement)

- limiter les lieux de vie des larves et détruire les larves (préventif)

- éliminer les mouches (curatif).



HYGIENE ET ENVIRONMENT


Hygiène

C’est le point essentiel d’une bonne gestion des mouches. Ces insectes aimant pondre dans les zones humides et riches en matières organiques.

Les mesures d’hygiène visant à maintenir un bâtiment et ses abords propres, secs, sans eau stagnante, et à limiter les lieux de reproduction des mouches.


Les mesures suivantes sont donc à réaliser :

- avoir un environnement de l’élevage propre et rangé, sans détritus ni stock d’aliments non géré à proximité des lieux d’élevage ;

- limiter la présence de fumier à l’extérieur des bâtiments d’élevage ;

- nettoyer le plus tôt possible et régulièrement toutes les zones à risques (fumier humide, fuite d’eau, reste de d’aliment dans les seaux, foin pourri, poubelles…)

- assécher au maximum les bâtiments en assurant une ventilation optimale. Attention, l’absence d’aération est un facteur de développement des mouches ;

- le brassage de l’air à l’intérieur des bâtiments fermés est une source de limitation de la présence de mouches car les mouches d’élevage n’aiment pas les courants d’air.


Bref, garder des étables et des abris propres et secs et les abords des bâtiments exempts de fumier.


Environnement

Les paddocks venteux auront moins de mouches que les paddocks où il y a moins de vent. Donc, si possible, déplacez les animaux vers des terrains plus élevés ou des champs exposés au vent dominant. Retirer les animaux des pâturages bordant les zones humides.

Enlevez le foin de mauvaise qualité et pourri des zones d'alimentation. Nettoyez les tas de fumier.



LES MÉTHODES DE CONTRÔLE PRÉVENTIVES


La lutte contre les mouches est à prévoir bien en amont des premières infestations. En effet, une fois que la population adulte est déjà bien présente, il sera difficile d’éradiquer tous ces insectes. Le meilleur moyen de contrôle préventif est donc d’agir sur les stades œufs et larves pour stopper le développement de la population dès le printemps.

Utliser les prédateurs

Depuis quelques temps se développent des méthodes préventives basées sur l’utilisation de prédateurs naturels aux larves de mouches, permettant de rompre leur cycle de développement. On trouve plusieurs espèces prédatrices. L’utilisation des prédateurs demande investissement financier. Pour garantir le succès de cette méthode, il est essentiel de respecter le point précèdent, c’est-à-dire l’hygiène optimale dans le bâtiment, et d’installer les prédateurs dès le début du printemps (mars) avant que les mouches ne soient trop développées.

Miniguêpes ou mouches prédatrices:

  • La mouche prédatrice Ophyra est une espèce de mouche carnivore existant naturellement en Europe en faible quantité, et qui se nourrit des larves des mouches nuisibles. Quand les larves nuisibles diminuent, la population de mouches x60 diminue aussi, créant ainsi un équilibre biologique. L’équilibre biologique est atteint. Cette mouche ne vole quasiment pas, et reste dans les endroits sombres. Sa présence n’est donc pas gênante pour les animaux.

Exemple: “Biofly” chez AgrialPro (https://www.agrialpro.fr/)

  • Les hymenoptères parasitoïdes, plus connus sous le nom de Mini-Guèpes, pondent dans les pupes des mouches nuisibles. La larve de mini-guèpe se développe en consommant la pupe, entraînant la mort de cette dernière. Les mini-guèpes existent à l’état naturel en France. Leur population ne progresse qu’en présence de nuisible et dépend d’un équilibre tenant compte de la quantité de mouches. Les mini-guèpes sont à installer sur les zones privilégiées par les mouches pour se développer : proximité des fumières, zones humides dans la stabulation, à proximité des abreuvoirs et mangeoires.

Exemple: “Biowasp mini guèpes” chez Alliance Elevage (https://www.alliance-elevage.com/)


Détruire les larves par la chimie

Dès les premières chaleurs : épandage mensuel d’insecticide LARVICIDE, en veillant à respecter scrupuleusement les normes de dilution et d’application préconisées par le fabricant.

Exemple: “Larvicide Mouches Maggots” chez Alliance Elevage (https://www.alliance-elevage.com/)



LES MÉTHODES DE CONTRÔLE CURATIVES


En cas de forte présence de mouches durant l’été, il existe quelques solutions pour limiter l’infestation sur les animaux et réduire l’inconfort. Cependant, ces solutions ont une efficacité limitée car elles ne font que repousser les adultes sans pour autant détruire la population de mouches.


Pièges et autres installations pour reduire le nombre de mouches adultes

Pour les utiliser au mieux, éviter les zones en courant d’air et la proximité des ouvertures.

  • Les pièges collants et rouleaux attrape-mouche sont une solution simple mais efficace pour réduire le nombre de mouches adultes présentes dans les bâtiments. Ces pièges permettent également de prendre connaissance de l’importance de l’infestation et d’envisager d’autres solutions de lutte.

  • Les pièges électriques ont une efficacité variable selon les appareils.

  • Il existe aussi des seaux «pièges à mouche» avec un système d’appâts (liquide à base de levures fermentées). Une fois les mouches à l’intérieur, elles ne peuvent plus sortir et meurent d’épuisement ou de noyade. Il est nécessaire de vider le seau et de renouveler l’appât régulièrement.

Exemple: “Appibuster” chez AgrialPro (https://www.agrialpro.fr/)


  • La ventilation et la brumisation sont deux paramètres qui permettent de diminuer la présence de mouches sensibles aux courants d’air et à l’humidité. Les kits existent pour utilisation dans la salle de traite des exploitations bovins.

Exemple:

- “Kit de brumisation” chez AgrialPro (https://www.agrialpro.fr/).

- Différents modèles de ventilateur chez MS Schippers (https://www.schippers.fr/)

- H-Trap, un piège à taons sans produit chimique et sans électricité. Il se suspend dans les paddocks. Chauffée par le soleil, une sphère noire attire les insectes en dégageant de la chaleur. Une fois posés sur la sphère et après l’avoir piquée, les insectes sont piégés à l’intérieur d’un système conique où ils sont conduits dans un bac de capture rempli d’eau et/ou de sirop alimentaire. Les insectes sont ainsi neutralisés.

Ou trouver:

- “H-trap piège à insectes” chez Agradi (https://www.agradi.fr/)

- Les rideaux anti mouches peut être installer à l'entrée des étables, ce qui permet de réduire le nombre de mouches qui entrent dans le bâtiment.

Exemple: Kit de rideau à bandes anti-mouches PVC embouties chez Agripartner (https://www.agripartner.fr/)


Gestion de l’infestation sur les animaux par des produits naturels


  • Huiles essentielles. Plusieurs études ont montré l’effet des huiles de géranium et d’eucalyptus citronné pour faire fuir les insectes. Un répulsif naturel à base d’huiles essentielles de citronnelle et de géraniol a montré des résultats positifs en 3 semaines.

Exemple:

- Les huiles essentielles et des autres produits chez Comptoir des Plantes (https://comptoirdesplantes.com/)

- “Oxylis” de Vetalis chez VetoBest (https://vetobest.com/)

Attention : les huiles essentielles sont des produits à utiliser avec précautions et avec des restrictions réglementaires, renseignez vous auprès de votre vétérinaire et formez vous avant de les utiliser.


  • L’ail, qui produit des composés soufrés volatils, aurait également un effet répulsif sur les insectes lorsqu’il est donné à ingérer aux animaux. Il existe des seaux à lécher, mais peut-être plus adapté aux alpagas est l’ail en flocons à mélanger à la nourriture.

Ou trouver: Alliance Elevage (https://www.alliance-elevage.com/)

Attention: l’ail peux présenter un risque toxique en cas de surdosage.


· La Terre de Diatomée, une poudre 100% naturelle, constituée de micro-algues fossilisées abrasives, les diatomées. Les squelettes siliceux absorbent l’humidité naturellement et en grande quantité. Pour se développer, se nourrir et se reproduire, les mouches (et autres insectes et l’acariens) ont besoin d’humidité. La Terre de Diatomée assèche naturellement les milieux, rendant ainsi l’environnement défavorable au bon développement des insectes et des acariens, de leurs larves et des œufs.

Ou trouver: Alliance Elevage (https://www.alliance-elevage.com/)

Attention: La terre de diatomée est irritante pour les voies respiratoires. Elle pourrait aggraver ou provoquer des problèmes respiratoires si on en fait usage quotidiennement. Par précaution, on évitera donc de traiter à la terre de diatomée un animal fragile sur le plan respiratoire.


· L’huile de cade est un répulsif extrêmement puissant, qui agit longtemps, sur l’ensemble des parasites externes. Elle est efficace sur les mouches, moucherons, mouches plates, taons, mais aussi sur les tiques et la gale.

Exemple: Huile de Cade Vraie - Prête à l'Emploi de la Distillerie des Cévennes (https://www.distilleriedescevennes.com/)

Attention: elle ne doit jamais être utilisée pure sur la peau car elle est très concentrée et peut donc créer une brûlure chimique. Utilisez toujours la dilution adaptée.


Gestion de l’infestation sur les animaux par des produits chimiques


Pour-ons. Les fibres des alpagas ne contiennent pas de lanoline qui est nécessaire à l'étalement efficace des pour-ons, qui sont des produits à application topique qui s'appliquent le long du dos de l'animal. Par conséquent, leur efficacité est extrêmement variable.

Exemple : Butox (substance actif : deltaméthrine).

Attention: la deltaméthrine est une neurotoxine et peut provoquer des convulsions. La dose correcte doit être déterminée avant utilisation.




Soin des yeux

Dès l’apparition des premiers symptômes d’irritation, il faut prendre en charge l’alpaga en lui nettoyant les yeux (produit de type collyre sans antibiotique) régulièrement et éviter que les mouches viennent se poser dess


  • par l’utilsation d’un masque anti-mouches.




SOURCES:

Les Mouches en élevage bovins. MSD Santé Animale.

Milk Development Council. A Review of the Methods of Fly Control in Dairy Herds.

Mouches en élevage. Réseau GAB/FRAB.

Stop aux mouches! Assanissement Services.

Fly Control in Pastures. Martin-Gatton College of Agriculture.

Fly Management Handbook. The Connecticut

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